Le pilote français termine la course Sprint en 11e position lors du Grand Prix des Pays-Bas.
Comment te sens-tu ?
Content. Parce que je me suis bien battu. J’ai été très content du départ, j’ai gagné des places et puis je pense que j’aurais pu en gagner plus mais il y a quand même eu un cafouillage et il a fallu que je m’écarte. Heureusement, il n’y a pas eu de chute ou je n’ai pas été emporté dans une chute. Et prêt à me battre franchement. J’ai donné le max. Mais c’est dommage que depuis deux courses – parce qu’Aragon, ce n’était pas la même situation – je suis les autres avec cette sensation que la moto ne veut pas du tout suivre. Et qu’il faut donner une extra-énergie de fou pour sortir un truc moyen.
C’est la même sensation que l’an dernier. Je ne comprends pas pourquoi… Qu’est-ce qu’on a perdu ? Qu’est-ce qui ne va pas ? J’essaie de commenter au mieux. Mais on est à la limite. Déçu de ce matin. Parce que ce qui semblait pas mal vendredi, on a refait un point en arrière, samedi matin. Et donc c’est que l’on est certainement à une limite mécanique. Je ne sais pas. On a deux choix et on prend le mauvais. C’était dur ce matin de se reconcentrer pour la qualif’ quand on sait que depuis hier soir, tout est pareil. Alors, moi je sens qu’on peut mieux faire. Il y a eu du beau combat. J’ai essayé de passer Binder. J’avais un peu plus de rythme que lui. Ça ne m’aurait peut-être pas offert un point de la 9e place mais j’aurais aimé le doubler, mais je n’ai pas réussi.
Aleix Espargaro dit que la difficulté se trouve surtout dans les virages rapides, les enchaînements. Est-ce que tu es d’accord avec ça ?
C’est vrai. En fait, une fois qu’on a calé la moto, je pense que la moto est plutôt bien. À Silverstone, toute la partie de changement d’angle, elle est sur moins de vitesse, moins d’inertie de la moto. Et là, c’est vrai que notre meilleur virage en sensation, ça semble être le virage 5, c’est le virage le plus lent. Peut-être que tout ce qui est très rapide, il y a ce jeu d’aéro’ qui rentre encore plus en jeu, certainement, ça nous limite. Mais j’ai l’impression qu’on a toujours un très bon avant et qu’on pourrait mieux l’utiliser. Mais là, la moto, pour moi, ne tourne pas assez. Elle n’arrive pas assez bien à s’engager dans les virages. Du coup, on chute de l’avant, mais parce qu’on essaie de trop utiliser notre point fort. Je ne sais pas quoi faire techniquement, mais j’essaye. C’était bien d’arriver au bout de la course, au moins, pour dire que je suis au bout. Et je pense que demain, en fait plus les pneus s’usent, à mon avis, j’aurai un avantage. Et ça, ça peut être bien.
Est-ce que tu sens une stagnation ou une régression ? Ou ce sont les autres qui ont plus progressé ?
Je ne sais pas… Je ne comprends pas. Je ne sais pas si on a régressé parce que je ne cherche pas techniquement ce qui est tout nouveau. Pour moi, on a une moto très similaire, ça évolue petit à petit. Mais Ducati, ils n’ont plus le droit de bouger pendant deux ans. Donc, ils ne peuvent pas évoluer. En fait, si, ils gagnent sur du réglage et des sensations pilote. KTM, ils ont réglé un peu leur problème de saut. Du coup, ils reprennent un peu un avantage : tu sens que c’est une moto qui accroche, qui a un bon moteur. Et là, moi, c’est cette sensation d’être derrière les autres pilotes et avoir cette sensation que les pilotes devant moi sont incroyables. Et je ne suis pas malade à ce point-là (rires).
C’est un peu contradictoire ce que tu dis : bon feeling de l’avant mais moto qui ne veut pas tourner…
Oui, l’avant est safe mais la moto ne veut pas prendre le virage. C’est peut-être pour ça qu’il est safe parce que ça fait comme un gros bloc, comme un camion. Et le camion, tu seras safe dans ton camion, mais tu n’iras pas vite.
Le pneu demain à l’arrière, c’est le medium ou c’est le tendre ?
Moi, je pense que j’irai vers le medium. Parce que si j’ai une chance de faire une belle course demain, il va falloir se donner beaucoup d’énergie et se battre sur le début de course. Si je peux gagner des places comme j’ai fait aujourd’hui, il faut que je le prenne. Et à partir de 15 tours, là peut-être que je peux, moi, en gestion, commencer à regagner du temps, parce que les autres peuvent en perdre. C’est tout ce que j’espère.

