Nouvelle série d’articles sur OffBikes, le dossier “Pilote Français : Objectif 2014” a pour but de donner la parole aux tricolores qui animeront les différentes championnats, nationaux et internationaux, la saison prochaine. Que vont-ils faire ? Où en sont-ils ? Quels sont leurs objectifs à court et moyen termes ? Nous leur posons les questions incontournables de cette trêve hivernale.
Pour l’inaugurer, c’est Enzo Boulom qui s’est plié avec beaucoup d’adresse à l’exercice de l’interview. Champion du Challenge de l’Avenir et vice-Champion de France Moto3, le jeune pilote – qui fêtera ses 17 ans à la fin du mois – a été sélectionné pour représenter la France au sein de la prestigieuse RedBull Rookies Cup, l’une des portes d’entrée privilégiées du Championnat du Monde… Rencontre.
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Enzo Boulom en quelques dates :
Naissance le 29/01/1997
2009 – débute la moto à la Race Cup Academy de Nicolas Dussauge, aux côtés des Guillaume Raymond et autres Simon Danilo.
2010 – rejoint le Challenge de l’Avenir d’Alain Bronec en catégorie 125 du FSBK.
2011 – deuxième année de Challenge de l’Avenir dans la même catégorie, première victoire à Ledenon, et deux WildCards en CEV pour l’Equipe de France (Albacete et Valence).
2012 – troisième année en FSBK, la catégorie ayant évolué, il commence la saison en 125 et passe sur Moto3 au Vigeant, ce qui complique considérablement les choses et donne une saison difficile où Enzo ne participe pas à toutes les courses.
2013 – intègre le team PMR en catégorie Moto3, vainqueur du Challenge de l’Avenir, vice-Champion de France Moto3 derrière Christophe Arciero.
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Entrevue : Propos recueillis par Line.
- Que retiens-tu de ta saison 2013 en FSBK ?
Pour ce qui est du positif, je pense m’être bien amélioré en termes de pilotage pur. J’ai aussi appris à gérer la pression différemment, ce qui est important. Pour le négatif, cette année encore, on a eu de nombreux problèmes mécaniques et le budget ne suivait pas toujours pour les régler, donc c’était parfois frustrant. Mais dans l’ensemble, c’était une bonne année. Je suis plus satisfait de ma fin de saison que du début : les premières courses, je n’étais pas trop dedans, je crois que j’ai manqué de concentration et d’agressivité. Le déclic a été ma participation a la première course d’Albacete en CEV, au sein du CIP. Ça m’a permis d’être plus compétitif le reste de la saison. Puis en fin d’année, j’ai à nouveau participé à deux courses du CEV, cette fois en Equipe de France, et ça s’est très bien passé puisque j’ai tourné dans les mêmes chronos qu’Alan Techer, ce dont je suis plutôt content même si la position au classement n’était pas brillante…
- Tu vis à Alès, est-ce une des raisons de ta relation privilégiée avec Alain Bronec et le CIP ?
Oui, c’est sûr que la proximité géographique est une des raisons. Après, Alain est comme ça avec tous les participants au Challenge de l’Avenir. C’est quelqu’un de proche des pilotes. Il m’a beaucoup appris et aidé, c’est lui qui m’a poussé à être sportif de haut niveau, lui encore qui a appuyé ma candidature aux sélections de la RedBull Rookies Cup. Je lui dois donc beaucoup.
- Pour la saison 2014, tu as donc été sélectionné pour aller en RedBull Rookies Cup représenter les couleurs de la France. Comment se sont passées les sélections ?
Cette année, c’était ma troisième participation aux sélections, et donc la dernière. Du coup je n’avais pas d’autres choix que de donner le maximum pour me qualifier. C’est ce que j’ai fait, et je pense avoir fait la différence par rapport aux autres Français. Dès la première journée, je me suis senti bien, et quand j’ai su que j’étais retenu pour la deuxième journée, dans ma tête, c’était fait. Du coup j’avais un avantage psychologique je pense, j’avais déjà relâché une partie de la pression. Ce type d’exercice est difficile, devoir rouler longtemps à la limite, mais je me sentais mieux que les fois précédentes, plus détendu.
Être retenu en RedBull Rookies Cup était mon objectif principal pour 2014, car pour des raisons budgétaires, c’était la meilleure solution qui s’offrait à moi afin de continuer la moto. Donc je ne me suis pas laissé le choix.
- Malgré cela, tu as prévu de courir dans d’autres Championnats pour cette saison ?
Oui ! Déjà, je vais retourner en FSBK Moto3, dans la mesure où la FFM m’aide un peu, je trouve ça normal de continuer à courir en France. Bien sûr, je ne pourrai pas faire toutes les courses : il me manquera Carole, et la première course de Magny-Cours car je n’arriverai que le Dimanche après avoir couru à Assen pour la Redbull ! J’espère également faire plusieurs courses du CEV.
Pour ce qui est de la moto, dans la mesure où la RedBull me fournit une KTM standard, je suis en train d’essayer d’en dénicher une deuxième, qui m’appartiendrait, pour aller rouler en France et en Espagne. Du coup ma machine de l’année dernière est en vente… Tout ça devrait se décider dans les prochaines semaines !
- Tu auras donc 17 ans à la fin du mois… Quels sont tes objectifs pour la saison, et à plus long terme ?
Certains sont allés en RedBull plus jeunes que moi, comme Simon Danilo, donc ça n’est pas exceptionnel… Mon but est vraiment de faire des Top 5 le plus rapidement possible dans la saison, et ce dès cette première année. Ce serait vraiment l’idéal.
Ensuite, l’objectif est de passer en Championnat du Monde le plus rapidement possible. Si ça peut se faire en 2015, ce serait parfait, mais si je ne suis pas encore au niveau, je continuerai à m’améliorer autant qu’il le faudra.
- Que penses-tu du niveau des Français en CEV ?
Certains Français sont bons, par exemple Jules Danilo a réussi à faire de bons résultats l’année dernière, comme sa cinquième place à Aragon. Après… il a malheureusement eu des hauts et des bas.
Pour ce qui est de Fabio Quartararo, c’est un peu une exception (rires) ! C’est un Français qui n’a pas une licence Française… Mais du point de vue du niveau, c’est le pilote Français qui m’impressionne le plus actuellement. Sa vitesse de passage en courbes, son exploitation de la piste, c’est incroyable. J’ai roulé avec lui à Valence et Jerez, et son pilotage est impressionnant, coulé, propre. Je pense que c’est mieux pour lui de faire encore une saison supplémentaire en CEV pour acquérir encore plus d’expérience car il est jeune, mais lorsqu’il va arriver en Grands Prix, ça risque d’être spectaculaire !
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Merci à Enzo Boulom pour sa gentillesse et sa disponibilité. Retrouvez-le et soutenez-le sur sa page Facebook !