Après une saison 2014 complète durant laquelle il a jonglé entre le mondial Supersport et son rôle de pilote remplaçant en catégorie Moto2, Florian Marino retrouvera de nouveau le paddock du mondial Superbike en 2015. Le pilote français rejoindra l’équipe MRS d’Adrien Morillas en Superstock 1000. Marino pilotera la nouvelle Yamaha R1 aux côtés de l’écossais Kev Coglan. Suite à cette annonce, nous l’avons rencontré afin qu’il nous confie ses impressions sur sa saison passée et ses objectifs 2015.
- En 2015, tu accompgnes le retour de l’équipe MRS en Superstock 1000 sur Yamaha, quelles sont tes impressions et tes objectifs ?
Je suis content de ma transition en catégorie Superstock 1000 au sein du Team MRS. Ça été un choix important et je suis convaincu que ça a été le bon. Je connais Adrien depuis quelque années maintenant puisqu’il m’avait déjà proposé de rouler pour lui auparavant. Je suis heureux que nous ayons réussi à trouver un accord avec Adrien et Yamaha. L’équipe est très motivée et Yamaha nous donne une belle opportunité en nous fournissant tout le support nécessaire pour réaliser une saison à la hauteur de nos attentes. Je suis très impatient de découvrir cette toute nouvelle moto ainsi que de passer au pilotage de la 1000 cc. Je travaillerai dur pour réaliser la saison qui permettra d’être un tremplin au Mondial Superbike pour 2016.
- Tu termines une saison 2014 complète avec le mondial Supersport à l’issue duquel tu termines sur le podium final et la participation à cinq Grand Prix en Moto2, quel bilan en tires-tu ?
En effet, cette saison 2014 a été des plus complètes avec une fin de saison très chargée. Le bilan que je dresse est plutôt mitigé, je n’ai pas rempli tous les objectifs que je m’étais fixés comme celui de remporter ma première épreuve en Mondial Supersport, finir vice champion du Monde ou bien celui de marquer des points en Grand Prix. Ça a été une saison très enrichissante et je crois vraiment avoir beaucoup appris et progressé en tant que personne ainsi qu’en tant que pilote.
- Quels étaient tes objectifs avant l’entame de la saison Supersport, t’attendais-tu à un tel résultat ?
Il était difficile pour moi de me fixer de réels objectifs à l’entame de la saison, car je revenais d’une fracture au poignet à Magny-Cours et nous n’avions fait aucun test depuis avec mon équipe. Donc je suis arrivé en Australie sans vraiment savoir de quoi j’étais capable. Parallèlement, je savais que les autres équipes en lice pour le titre avaient roulé et seraient prêtes. Ainsi, mentalement je m’étais préparé à ce que ce soit vraiment dur. Finalement à ma grande surprise, j’ai été capable de jouer la victoire jusqu’au dernier tour et de là mon objectif a été de rester le plus compétitif possible et surtout de rester dans le rang des leaders au championnat toute la saison.
- En début de saison, tu nous confiais disposer d’une structure capable de gagner, VD Mark et Honda étaient-ils au dessus du lot ?
Il est vrai qu’au vu de mon début de saison sans même avoir eu d’essais durant l’hiver je croyais en mon package pour être capable de rivaliser pour le titre. Malheureusement pour certaines raisons, nous n’avons pas progressé comme nous aurions dû. Au contraire, j’ai même moins bien roulé qu’en début d’année. Après trois courses dans le dur où j’ai perdu gros, j’étais vraiment content de sortir la tête de l’eau à Jerez où je pense avoir réalisé la meilleure course de ma carrière. Je regrette vraiment de ne pas avoir décroché cette victoire, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Je connais bien l’équipe Ten Kate pour y avoir roulé et je crois que cette année ils étaient tout simplement les mieux préparés, Michael était très fort et de ce fait ils ont été les meilleurs.
- Selon toi, qu’est-ce qui t’a manqué pour faire la différence en course ?
Je pense avoir manqué deux victoires cette année. Je dirai que la première à Phillip Island en Australie était liée à un manque d’expérience tandis que pour la deuxième à Jerez en Espagne c’était clairement un manque de réussite et de chance. Concernant le reste de la saison, je dirais simplement ne pas avoir été assez régulier et compétitif pour jouer la victoire. Pour la fin de saison, j’ai clairement eu du mal à gérer deux championnats en même temps et à rester à 100 % de mes capacités. Cela dit, j’ai tiré des leçons de cette expérience qui a été forte et je n’éprouve aucun regret.
- Tu as jonglé entre une Kawasaki en mondial Supersport et une Moto2 (Honda) en Grand Prix, était-ce un challenge compliqué ?
Il est certain que ce n’était pas facile. Je ne voulais pas passer à côté d’une opportunité comme celle-là et en même temps je ne voulais pas gâcher l’opportunité que j’avais en Supersport de terminer dans le Top 3 mondial. La Moto2 est une catégorie difficile où les écarts sont très serrés, il est nécessaire que le pilote se mette à la limite du début à la fin et donc d’être à 100 % de ses capacités physiques et mentales. Je pense que mentalement j’ai fauté, car je savais qu’en cas de blessure mes chances en Supersport auraient été anéanties, du coup je n’ai sûrement pas pris les risques nécessaires pour réaliser des coups d’éclat en Moto2.
- D’un week-end à l’autre tu changeais de championnat, la comparaison entre les deux catégories est-elle inévitable ?
Ces deux championnats sont bien différents. Le MotoGP est un championnat dans lequel les motos sont des prototypes. En Superbike, ce sont des motos dérivées de la série. En MotoGP, on remarque clairement qu’il y a de très grosses structures et qu’il y a beaucoup d’investissements de la part des constructeurs. On remarque aussi la différence de budget concernant les sponsors en raison des hospitalités hors norme. En Superbike, c’est beaucoup plus discret de ce côté-là, mais après le but reste de piloter une moto et c’est toujours au pilote de faire la différence.
- Tu es monté sur le podium à 4 reprises cette saison en Supersport, qu’est-ce qui peut expliquer la différence de niveau entre les deux catégories ?
C’est difficile à dire. Par exemple, je ne crois pas qu’un Esteve Rabat soit plus fort qu’un Michael VD Mark. Par contre ce dont je suis sûr, c’est que la catégorie en elle même est beaucoup plus serrée et relevée. Il n’y a qu’à voir lors du Grand Prix de Malaisie où durant le warm up j’ai amélioré mon temps de qualification en me rapprochant à seulement huit dixièmes du leader, mais j’étais toujours en 21ème position. En Supersport, à huit dixièmes du leader, tu es dans les 10 premiers. La réelle différence est là.